la CFE-CGC sera extrêmement vigilante REDEMARRAGE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE ET LE MAINTIEN D’UNE COURBE DE DECROISSANCE DE LA PANDEMIE

IL EST EFFECTIVEMENT DIFFICILE DE TROUVER LE CHEMIN ETROIT ENTRE LE REDEMARRAGE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE ET LE MAINTIEN D’UNE COURBE DE DECROISSANCE DE LA PANDEMIE

 

La visio-conférence qui s’est tenue cet après-midi (Jeudi 30 avril 2020) entre les organisations syndicales et le premier ministre, à la veille d’un premier mai « confiné », a été sur-annoncée dans les médias. Et comme on pouvait s’y attendre, il n’y a pas eu d’annonces nouvelles sur les conditions du déconfinement. On peut en effet comprendre que, s’étant exprimé devant la représentation nationale mardi, le premier ministre n’ai rien gardé de secret pour les partenaires sociaux qu’il aurait dû omettre de préciser aux députés dans un discours de plus d’une heure.

 

A l’examen cependant, c’est au détour d’une remarque ou d’un commentaire que l’on entend le message du premier ministre sur le sujet du déconfinement. Il tient en deux phrases et il est très clairement à destination des organisations patronales et syndicales :

 

D’abord que le chômage partiel sans discernement et au titre du risque COVID va s’arrêter en même temps que le confinement, en biseau, certes, mais il va s’arrêter, sauf pour les secteurs économiques encore interdits d’exercice. Pour les autres, confrontés à des conjonctures économiques qui ne font que s’aggraver, les procédures de prise en charge des conséquences sociales vont devoir s’individualiser et se justifier dans des procédures classiques et via l’interaction sociale habituelle.

 

Ensuite, que le gouvernement, à travers le discours mardi du PM  ( Premier  Ministre ) a pris ses responsabilités en annonçant une doctrine sanitaire (tests, déconfinement territorialisé, école, etc…). Pour le PM, c’est un cadre lisible dans lequel chacun peut désormais s’inscrire et prendre à son tour ses responsabilités. En disant ceci, il visait les élus locaux, les collectivités territoriales, un peu aussi (quand même) les enseignants. Mais aussi les chefs d’entreprises et les représentants du personnel. En gros, l’économie doit repartir, le déconfinement en est la première étape, nous sommes acteurs des suivantes.

 

Bruno Lemaire, invité à son tour à intervenir à eu cette phrase qui résume assez bien le contexte : « Il faut récupérer les moyens financiers pour ceux qui n’ont pas d’autre choix… ».   Le même ajoutant ne pas comprendre (traduisez…avoir un peu en travers) que le secteur de la construction soit à l’arrêt à 85% quand dans les autres pays il n’est en recul que de 40 %.    Il confirme l’ouverture de tous les commerces à partir du 11 mai.

 

Jean Castex, qui fait fonction de secrétaire général au déconfinement, nous a pour sa part annoncé la mise en place d’un réseau de distribution de masques via le réseau de la poste pour les entreprises de moins de 50 salariés.  Sa contribution au débat s’est arrêtée là,  se réservant sans doute pour les jours à venir.

 

 

J’ai été amené au nom de la CFE-CGC à réaffirmer les points suivants :

 

Il est effectivement difficile de trouver le chemin étroit entre le redémarrage de l’activité économique et le maintien d’une courbe de décroissance de la pandémie. Pour se donner les meilleures chances  il faut que l’Etat continue de faire son possible pour que le matériel garantissant un maximum de sécurité soit disponible pour tous au bon moment. C’est un préalable. Pareillement, l’épineuse question des transports (particulièrement en IdF) reste de sa responsabilité. (sur ce point les réponses restent quand même un peu évasives…)

Ensuite et simultanément il faut encourager et développer, comme l’a d’ailleurs souligné le premier ministre, à tous les niveaux un dialogue social très intense et qualitatif afin que soit le plus possible en concertation décidées les conditions de la reprise d’activité entreprises par entreprise. Enfin comme souvent la confiance étant le maître mot il faut que les salariés aient confiance pour leur sécurité en revenant travailler, ça dépend de la qualité du dialogue social maintenant. il faut également qu’ils  soient confiant dans les efforts qui seront produits pour que les emplois perdurent, cela dépend aussi du dialogue social, également de la transparence et de la sincérité de leur direction, mais aussi de la poursuite des politiques publiques de soutien à l’emploi. Il faut enfin qu’ils aient confiance dans les décideurs avec la certitude que les mesures d’urgence mises en place en raison de la crise ne vont pas s’installer et faire durablement régresser les droits des salariés.

Sur tous ces sujets la CFE-CGC sera extrêmement vigilante.

 

J’ai enfin exprimé la demande que des négociations interrompues se mènent sans tarder sur le chômage, l’emploi, la formation et la santé au travail, constatant que ces sujets étaient au cœur même de la problématique du déconfinement et de la gestion de la crise dans laquelle nous sommes engagés. J’ai aussi fait la précision que la continuation du travail à domicile comme pratiqué pendant la crise n’avait rien à voir avec le télétravail tel que codifié dans nos accords et que les abus de langage sur le sujet maintes fois répétés, pouvaient déboucher sur des désastres sociaux (RPS), dont il faudrait que les abuseurs soient comptables. La demande de remise en place des CHS-CT est une cerise sur le gâteau dont je ne me suis pas privé.

Vous souhaitant toutes et tous en bonne santé et bien entourés.

Bon week-end prolongé à tout le monde et à très bientôt.

Amicalement

François Hommeril