GARDONS LE CONTACT durant cette période où certains sont en plan de continuité d’activité (P.C.A.), d’autre en télétravail et certains en activité (chômage) partielle avec peut-être des soldes de congés.

 

Chez Eiffage, la vie continue , les directions rencontrent les organisations syndicales via des points téléphoniques ,des Conférences téléphoniques des comités groupe européen et français .

 

Les bureaux du comité Européen et du comité de groupe ont été conviés à une conférence téléphonique le 2 avril 2020 à partir de 10h30 avec Benoît de RUFFRAY et Louis-Marie TANDEAU de MARSAC.

Ont assisté à la réunion pour CFE-CGC : GROSSET Michèle et LACOUR Gérald

Il est intéressant  de lire Benoît de RUFFRAY qui commente la situation pays par pays  ont est heureux de vous faire partager ces éléments :

Allemagne : des tests massifs pour cibler les personnes qui doivent rester confinées. L’activité économique continue avec la mise en place des gestes barrières, des tests massifs sont organisés et des mesures adaptées sont prises pour le transport du personnel.

Suisse : A l’identique de l’Allemagne, mais suivant les cantons la vision du gouvernement est différente. Dans le canton de Fribourg plus proche de la France, chez Eiffage énergie système certains chantiers redémarrent avec la mise en place des gestes barrières.

Suisse Alémanique : assez proche de ce qui se passe en Allemagne.

En Suisse Italienne : des zones assez fortement touchées, Eiffage n’y travaille pas, le confinement est plus visible.

Hollande : Même schéma que l’Allemagne, tests massifs avec une adaptation des mesures de prévention, le transport du personnel s’est organisé avec des mini bus permettant de respecter la distance entre chaque occupant.

Belgique : Les équipes continuent de travailler uniquement dans les usines. Les difficultés se situent chez nos salariés Polonais qui travaillent chez Smulders. Afin de ne pas se retrouver en quarantaine dans leur pays lors des retours prévus pour les fêtes de Pâques, le personnel préfère rester en Belgique. Les travaux maritimes ont adapté leurs conditions de travail pour maintenir l’activité. Le secteur du bâtiment est à l’arrêt comme pour la France

Luxembourg : Décision de l’Etat de ne pas autoriser l’activité économique dans sa globalité

 

France :  Situation identique à la semaine dernière avec une évolution sensible chez certains de nos clients qui nous demandent de revenir en activité en prenant à leur charge des problématiques de logement, de transport voir d’installation de chantier (adaptation et logistique) : ex EDF, FRAMATOM, les hôpitaux … qui sollicitent la reprise de l’activité tout en assurant la logistique (hébergement, transport).

Benoit de Rufray indique avoir demandé que dans chaque entité puisse démarrer un chantier, une activité pour faire une expérimentation, faire un test afin d’être en mesure de voir les modifications que l’on pourrait apporter à notre organisation et être en capacité de trouver les bonnes solutions.

 

Espagne : Schéma inverse de la semaine dernière où nous avions 70% d’activité dont 100% chez Eiffage métal pour l’activité des mâts d’éolienne. A l’heure où l’on parle nous n’avons plus l’autorisation de travailler l’usine n’étant pas inclus dans une zone essentielle. Chez Infrastructuras, les carrières et usines tournaient encore aujourd’hui suite aux arrêtés du gouvernement toute l’activité est arrêtée. Sur Energie Sytèmes, nous ne sommes plus qu’à 30% d’activité contre 70% la semaine dernière. Ce qui est maintenu : chaîne alimentaire, hôpitaux, eau, EDF. Je félicite les équipes d’Albacete qui ont travaillé pour transformer l’université en hôpital de campagne permettant de répondre à l’urgence sanitaire en lits de réanimations.Nous sommes passés, en une semaine, de 75 % de salariés qui travaillaient à un peu moins de 30 %, notamment le personnel travaillant directement sur la maintenance électricité des hôpitaux et chaînes alimentaires (centres commerciaux). À ce propos, nous essayons de recréer des équipes là où on ne travaille pas pour continuer à assurer ce travail essentiel.

Italie : Il y a 10 jours, l’activité tournait à hauteur de 30 %, aujourd’hui nous sommes entre 5 et 10 % avec des renforts pour les hôpitaux et bâtiment publics.

Angleterre : Les usines tournent un peu mais avec des modifications des postes de travail.

Colombie : l’activité est totalement à l’arrêt.

Canada : l’activité opérationnelle est assurée, pour l’instant ce pays ne semble pas touché.

Sénégal : la situation est assez proche de l’Allemagne. Le confinement a été décrété aux premiers symptômes puis la continuité opérationnelle assurée avec la modification des postes de travail ex. grand chantier « Champs Tortues ». Une vigilance particulière est assurée par nos équipes.

  1. Benoit de Rufray confirme avoir proposé au Conseil d’Administration de renoncer aux dividendes 2019, versés en 2020, et cela a été accepté. Les analystes financiers ont bien réagi.

 

 

Questions et remarques des membres des bureaux :

 

 

Rencontrez-vous des difficultés particulières en fonction des pays sur l’arrêt ou la continuité de l’activité ?

 

  1. DE RUFRAY : Les stratégies sanitaires ne sont pas les mêmes dans chaque pays, la prise de conscience de l’épidémie et les moyens en infrastructure, les capacités de tests sont très différentes et nous nous adaptons en fonction des situations. Pour la première fois dans l’histoire nous avons une menace qui est universelle et les moyens demandés et à mettre en oeuvre sont universels également.

La Direction générale du Groupe peut-elle nous adresser une note d’information sur les mesures à mettre en place à minima, et sur l’organisation adaptée à la situation du COVID 19, aujourd’hui déjà des contradictions et cafouillages sont constatées sur le terrain ? La confiance vis-à-vis des directions et de l’organisation qui va se mettre en place dépend des informations et des échanges dans les différents pays, la situation sanitaire ne va pas s’arrêter du jour au lendemain.

 

  1. DE RUFRAY : Je ne suis pas d’accord, les éléments à prendre en compte sont connus et ce sont les mêmes dans tous les pays, plus on regardera par le haut moins nous pourrons les résoudre. Il faut choisir un mode opératoire et travailler tous ensemble avec le respect des gestes barrières.

 

Le guide OPPBTP c’est bien mais cela ne résoudra pas tout. Ce que je fais circuler aujourd’hui c’est d’utiliser l’intelligence collective, il faut que tout parte du terrain et remonte. La prise de la température ne figure plus dans le guide de l’OPPBTP, nous considérons que cette précaution pourrait écarter un certain nombre de salariés qui ont de la fièvre réduisant ainsi le risque de contamination. Certaines filiales, n’accepteront pas cette mesure sans les recommandations de l’OPPBTP.

 

  1. DE RUFRAY : Je suis d’accord avec vous, les commandes de thermomètres ne sont pas arrêtées, la prise de température est une donnée personnelle et le salarié n’est pas obligé de s’y soumettre. Pour moi il faut l’expliquer et le faire, le pragmatisme est bien sur le terrain. J’ai donné consigne commander des masques non homologués afin laisser les masques chirurgicaux pour les hôpitaux et pouvoir en fournir à notre personnel. L’intelligence collective veut que l’on se protège mutuellement pendant un certain temps.

En intégrant les gestes barrières nous devons changer notre organisation, notre façon de faire avec la coactivité, il nous faut persuader nos clients de faire autrement sans nous ajouter des contraintes supplémentaires, dans ce sens nous devrons repenser nos logistiques.

Nos métiers sont déjà assez particuliers en termes de risques, aujourd’hui un nouveau risque particulier apparait, il va falloir être très attentif. Déjà les donneurs d’ordres poussent à reprendre l’activité, Il ne peut y avoir de gestion approximative sans que ce soit préjudiciable pour la santé.

 

 

Pour les chantiers de tests, il faut mettre les instances représentatives du personnel dans la boucle, nous avons des retours d’informations qui indiquent que ce n’est pas le cas. Certains salariés reçoivent des appels ou messages pour demander de revenir tel jour et travailler, les représentants ne sont pas même pas informés.

 

  1. DE RUFRAY : Une note a été faite en ce sens aux directions, considérant que le dialogue social avec les organisations syndicales est de qualité, il serait dommage de s’en priver. Faites remonter les expériences et informations du terrain aux têtes des branches.

La différence de performance avec nos différents concurrents ne réside pas dans le temps d’arrêt de l’activité mais dans notre capacité à retrouver progressivement une activité normale qui dépend entre autres de la qualité de notre dialogue.

 

 

Dans l’activité bâtiment, sur certaines régions cela se passe bien mais dans d’autres non, certaines régions ont associé les représentants au groupe de travail sur les plans de reprises dès le début du processus et cela fonctionne. Dans d’autres régions il est présenté un projet abouti, les représentants ne sont pas du tout informés de la situation et des modalités de reprises, le message ne passe pas bien partout.

 

  1. DE RUFRAY : Ces informations doivent être remontées, il n’y a pas à craindre pour l’activité nous avons des commandes. La performance de l’année 2020 va dépendre de notre faculté et rapidité à reprendre l’activité. Cela va aussi dépendre de la qualité du dialogue, il faut donc remonter les bons et les mauvais exemples.

 

Dans le métal en France, déjà une réaction d’une organisation syndicale a adressé un courrier à la direction pour dénoncer l’absence d’information sur les modalités du plan de reprise, une nouvelle fois il est dénoncé un dialogue social particulier dans cette branche.

En Allemagne, les chantiers n’ont pas été arrêtés, nous avons regardé les problèmes rencontrés et essayé de les résoudre ensemble, direction et représentants du personnel.

Des solutions sont trouvées, par exemple s’il faut louer un mini bus pour le transport du personnel l’entreprise le loue ou rembourse les frais kilométriques lorsque la voiture personnelle est utilisée.

 

  1. DE RUFRAY : La vraie différence réside dans le pragmatisme Allemand qui considère que c’est plus facile de mettre en place les gestes barrières en avançant que de s’arrêter puis de réfléchir à la façon de mettre en place des solutions pour ensuite se demander comment redémarrer.

 

 

Prenez grand soin de vous.